samedi 5 avril 2008

Ghost Rider


Impossible de le nier, de le contredire, d’essayer d’y résister. La déferlante super héros commence franchement à gonfler tout son petit monde. Ces Cow boys du troisième millénaire, aux traumas plus insipides les uns que les autres, et aux sidekicks toujours plus embarrassants, c’est l’overdose. Aussi, quand la Marvel décide d’adopter tout son catalogue, du sous robin au motard des enfers, un râle de supplication se fait entendre.
Heureusement, tout ce petit remue ménage ne devrait plus tarder. Parce que des nanars aussi misérables que ce Rider là vont finir de ternir la franchise pompe à fric.

On pourra donc remercier Nicolas Cage, qui de par sa prestation nullissime, sauve en fait le cinéma américain de sa suffocation. Absolument rien (à part les seins d’Eva Mendes) n’est à sauver dans ce film calamiteux, aux effets spéciaux ridicules, à l’intrigue prout prout engluée dans une guimauve écoeurante et des incohérences franchement ridicules.
On passe son temps à se demander comment les créateurs de ce machin vont réussir à couler encore plus (et volontairement) leur film. Là où on devrait avoir une imagerie gothique travaillée, et un héros torturé face à son devenir et sa nature profonde, on a droit à un amas de pixel passant le film enfourché sur son bolide, à sillonner les routes à la recherche de bad guys qu’il n’affrontera qu’en une minute chrono. Le reste du temps, il est trop occupé à laisser de jolies traces sur le sol, à détruire les voitures de son aura supersonique. S’il s’ennuie il peut aussi rouler dans l’eau ou sur les buildings (littéralement), ça fait fashion et rebelle. Le tout est aidé par l’interprétation calamiteuse d’un Nicolas Cage gesticulant et brassant du vide, avec la tête d’un constipé en phase terminale (la première de transformation est à ce titre un chef d’œuvre de cabotinage désolant ; « Ouh, c’est chaud »).

Jamais à la hauteur des ambitions primaires que l’on était en droit d’attendre, le film se contente d’aligner poncifs et idées éculées, pour une ambiance aseptisée où ne coule jamais la moindre goûte de sang (et pour un chevalier des enfers, ça fait tache).
Le spectateur suit ce bidon de lessive fabriqué par des experts en marketing d’un oeil mi amusé (pour la place de nanar de l’année qu’il va ravir à Eragon), mi atterré, car le matériau de base entre de bonnes mains aurait pu conduire à un chef d’œuvre crépusculaire, comme l’a pu être Batman Returns en son temps.
Au lieu de ça, on a droit à un spectacle gras, beauf, à l’imagerie chips, bière et tuning désolante.
On ressort de là le cœur au bord des lèvres, mais aussi les zygomatiques détendues devant le ridicule achevé de la chose.

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