lundi 7 décembre 2009

Casino Royale



On nous soûle depuis les années 60 avec James Bond, son cocktail, son flingue, sa classe, ses filles, ses cascades, ses méchants diaboliques et tout le folklore déprimant.
Déprimant, parce que depuis la révolution sexuelle et que les pantalons psychédéliques sont passés de mode, il a bien vieilli, le James, il a pris du bide et se laisse aller à la boisson.
On ne veut plus de lui, et ce qui devait arriver arriva : un autre agent, jeune, beau, sûr de lui, sec et nerveux lui a piqué sa place : Jason Bourne !
Sauf que lui, les cocktails et les filles, il n’en a cure.
Un agent des 2000’s quoi.

Les producteurs au nom de légumes de la saga Bond ont donc décidé de frapper un grand coup cette fois ci : Fini le Pierce Brosnan mollasson qui ne compte que sur ses gadgets trouvés aux puces pour épater la galerie (voir pour ça son dernier opus plutôt consternant).
James Bond se fait une cure de jeunesse avec Daniel Craig, et provoque du même coup la colère des fans d’un James Bond démodé depuis déjà trente ans.
Et pourtant, le gars a bien du mérite. Malgré les horreurs qu’il a dû subir, il devient le James Bond parfait, comme on l’avait rêvé.
Brut de décoffrage, pince sans rire, violent (!), il défouraille tout sur son passage (à l’image de la séquence de la grue, à elle seule l’une des plus éprouvante et spectaculaire des vingt et un films), s’en prend plein la tronche, et finalement, on est aux anges.

Casino Royale est le James Bond le plus jouissif, le plus exaltant de la saga.
C’est sûr, il traîne encore sa cargaison de boulets, avec sa caractérisation des personnages très relative, et la grandiloquence propre aux films.
Mais l’équipe livre une œuvre tellement sincère (derrière le but éhonté de faire sortir la série de sa torpeur et de gagner encore plus de sous-sous), que l’on est facilement conquis.
Avec pour une fois une héroïne pas cruche, de la violence qui tache (glaçante scène de torture), un méchant quasi crédible, et des scènes de poker presque aussi palpitantes que les (monstrueux) morceaux de bravoure du film.

Une très très bonne surprise, et une claque dans la tronche : on peut passer un bon moment devant un James Bond !
Au fait : penser à prendre un lecteur MP3 pour éviter d’écouter la fiente musicale qu’on nous pond en guise de générique.
La suite est bien meilleure.

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