vendredi 5 septembre 2008

Steak


L’attente avait été franchement inhabituelle pour un film avec Eric et Ramzy. Si la Tour Montparnasse Infernale comportait un niveau de connerie assez hallucinante, permettant (presque) de rivaliser avec les canons du genre, le reste de leur carrière sentait plutôt le renfermé. On se souvient avec émotion d’un Double Zéro comme nanar ultime, embarrassant et honteux, où pas le moindre gag ne pouvait déclencher un sourire.
La bande annonce de Steak annonçait un univers propre et un humour tout aussi particulier. C’est ce qui fait la force du film, et provoque sa perte.

On ne compte plus les scènes cultes du film, et pour peu qu’on ne soit pas réfractaire à l’humour absurde et halluciné de Quentin Dupieux, le film possède clairement une audace narrative et visuelle folle. Certaines scènes sont franchement hallucinantes dans le cadre d’une comédie estivale, et d’autant plus dans un film d’Eric et Ramzy.
Le sourire se succède au malaise jusqu’au générique final, et de tels partis pris ne peuvent que réjouir. Sauf qu’à jouer à celui qui pisse le plus loin, le film suffoque sous le poids de son univers. Pas d’intrigue, pas de caractérisation ni d’identification aux personnages, le film ressemble plus à un court métrage amateur et n’a jamais l’étoffe d’un véritable film de cinéma.
A partir de là, qu’importent les trouvailles réjouissantes, qu’importe que le rire soit présent, le film est trop hermétique pour ouvrir les bras aux spectateurs qui n’attendaient que ça. Les fans du duo doivent rire jaune, et les cinéphiles qui attendaient « autre chose » en sortent déconfis. A vouloir créer son univers, on s’y sent bien seul.

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