mercredi 20 février 2008

DVD du Soir, Bonsoir

Rocky Balboa
Rocky Rocky Rocky
La clameur de la foule se fait entendre dès les premières secondes du métrage.
L’ambiance en reste tout aussi électrique dans la salle.
Parce que le Rocky est un vieux briscard à qui on lui fait pas : Tout son entourage est mort au fil des opus et il a même réglé la guerre froide à lui tout seul.
Sauf que l’heure n’est plus aux combats pompeux face à Barracuda ou à Dolph Lundgren.
Dans la continuité du cinquième volet, on assiste à un Rocky triste, mélancolique, un papi affaibli et souffreteux, au crépuscule d’une vie quasi finie.
Il ne vit plus dans la bonne époque, et se contente de ressasser encore et toujours les histoires d’une gloire perdue.
Son Adrienne est morte, son fils est un jeune coq même pas respectueux du personnage public qu’est son père (le jeune insolent), et le vieux Paulie joue au Joe Pesci de bas étage.
Avec Rocky Balboa, on retrouve le Stallone des débuts, qui avait su émouvoir avec son asocial attachant du Rocky premier du nom, bien loin de cette image de roc indestructible propagée au fil de blockbusters plus au moins honteux.
Le temps a passé, et c’est l’heure d’une dernière leçon de vie pour l’acteur, dont la carrière est à son terme.
Et c’est ce Stallone qui prend aux tripes à la première image, à la première seconde d’un métrage douloureux et terriblement triste, car le film, en dehors du personnage de Rocky, n’en demeure pas moins un témoignage ultime sur la vieillesse, le temps qui fuit, la mort.

Certes on peut reprocher à Sly d’en faire trop, notamment sur les nombreuses leçons de morale assénées le long du film, mais chaque mot, chaque geste, chaque scène sonnent justes, et l’on se surprend à verser une larmichette alors qu’on était venu voir de la barbaque.
La première heure du film est donc une réussite magistrale, une œuvre qu’on croirait posthume, d’un équilibre, d’une justesse, d’une puissance théorique infinie.
Enfin, puisque c’est Rocky, l’œuvre se transforme.
Le discours sur l’impuissance de maîtriser le temps se transforme en renaissance, symbolisée par le recours en fanfare de la musique de Bill Conti, symbiose instrumentale entre l’épique et le soufflant, et la montée de ces marches si caractéristiques.

Les larmes de tristesses se succèdent aux larmes de joie, de bonheur, de trépidation, et l’on a bien vite oublié que ce n’est qu’un simple film, dont l’issue est devinée d’avance. Son Rocky vit, et Stallone puise dans le vécu de chaque spectateur pour amplifier ces vingt dernières minutes, héroïques jusqu’au sublime, pompières sans excès. Le combat, violent et jouissif est vite expédié, mais on en a cure. Le personnage a dépassé le créateur, et son sixième film en constitue son épopée la plus salvatrice.

C’est à un puissant uppercut que nous a exposé Stallone, et il faut bien avouer que l’on était préparé à tout sauf ça : un pied monstrueux, gigantesque.
Rocky Balboa est un merveilleux film.

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