jeudi 11 septembre 2008

Spider-Man 3


Spider-Man 3, c’est trois plus de méchants, ça c’est un fait.
C’est aussi trois fois plus long, plus lourd, plus niais que les deux autres réunis.
Sam Raimi joue clairement la carte de la surenchère, et on lui accorde volontiers qu’au niveau visuel, c’est époustouflant. Spidey n’a jamais été aussi souple, fluide, et la caméra virevolte, tourbillonne, et le spectateur change de bavoir à chaque scène d’action. Car les méchants n’ont jamais été aussi dantesques, et impressionnants.
A ce titre, Sandman est la grande réussite du film. De sa naissance à la maîtrise totale de ses pouvoirs, on en arrive à une perfection de l’imagerie de synthèse juste grandiose. Le spectacle est franchement de taille.

Sauf qu’avec trois méchants, Sam Raimi a peur d’oublier que le vrai héros c’est Petr Parker. Donc le Sandman n’est là que pour jouer les gros bras, le symbiote ne fait son apparition qu’après une heure de métrage, et Vénom aura droit à moins de 5 minutes syndicales. Au vu du potentiel démesuré du personnage, c’est un scandale.
Là où les deux autres films faisaient aussi la part belle aux méchants, cet opus là les oublie, tout simplement, et les ressorts quand bon lui semble pour sortir le spectateur de sa torpeur.
Car Spider-Man 3 relève de la gageure dès que ses méchants partent faire un tour ailleurs. On a donc droit à du Melrose Place à 300 millions de Dollars. Les acteurs surjouent leurs dialogues archi caricaturaux jusqu’à l’écoeurement, avec un côté poseur que ne renieraient pas les soaps les plus risibles. Et cette véritable torture dure, et dure encore, s’enfonce dans du patriotisme navrant (toujours cette foutu pose photo devant le drapeau américain) et des scènes d’un ridicule achevé (mention spéciale à celle de l’omelette). Quand l’équipe décide d’abandonner le premier degré, c’est pour mieux achever Peter Parker et lui assener le coup de grâce. A voir pour ça sa transformation en bad guy, juste pathétique, qui constituera à ne plus se coiffer, et effectuer quelques pas de danse comme summum de sa méchanceté extrême. Tatatam !

Le film ne vaut au final que pour ses scènes d’actions dantesques, et ne relève jamais la tête d’un scénario honteux, qui multiplie les facilités scénaristiques, les rebondissements douteux, et la guimauve irritante. On pourra toujours se dire qu’il fera plaisir aux fans (même s’il n’y a ici aucun travail d’adaptation) et on se contentera de ses formidables méchants (qui auraient dû être les vrais héros du film).
N’empêche, Peter Parker, il serait temps qu’il la fasse sa puberté.

Aucun commentaire: