mardi 12 mai 2009

OSS 117 Rio ne répond plus


Les miracles existent, et Hubert Bonisseur de la Bath est notre nouveau messie. Il vient dézinguer avec classe et retenue la tronche de Coco, Cyprien et consort et prouver que oui, les comédies françaises drôles sont possibles !
Porté par un humour con ravageur, mais aussi carrément corrosif (Israël, carrément, il fallait oser), le film fait un bien fou et explose nos zygomatiques, qu’on croyait définitivement mortes, à force de s’enquiller dialogues de sitcom et situations poussives.

Qu’il soit raciste, naïf, misogyne ou juste complètement crétin, Hubert remporte tous les suffrages d’une salle devant néanmoins être prête à rire des répliques les plus abjectes, déblatérées par un agent vieille France à peine conscient de l’énormité de ce qu’il raconte.
Le film va très loin et l’on ne peut que l’en féliciter. Et quand en plus il verse dans un humour débile franchouillard ou une absurdité toute britannique, c’est toute la salle qui se marre enfin, dans une communion réjouissante, loin des sourires polis habituels.

Jean Dujardin trouve là le rôle de sa vie, le scénario réussit à dépasser la drôlerie du premier film, même l’effet de surprise passé. Ambitieuse, la réalisation se calque sur les effets de l’époque traitée (à l’instar du premier volet) et multiplie les split – screen et autres références cinématographiques (Hitchcock notamment). Le final, vertigineux, n’a rien à voir avec la pauvreté visuelle des autres comédies francophones récentes et prouve encore le soin tout particulier apporté au film, à tous les stades de sa confection.

On en vient à se demander depuis combien de temps on avait autant ri au ciné, jusqu’à se souvenir des répliques des semaines plus tard.
Et que celui qui réponde Bienvenue chez les Ch’tis meurre à l’instant.

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