vendredi 18 septembre 2009

Persepolis


Celui là, on est obligé de l'aimer.
C'est écrit partout, on a pas arrêté de le voir de Pernault à Drucker. L'overdose.
Le pire, c'est qu'avec toute la mauvaise volonté du monde, impossible de détester le film. Car Persepolis est une jolie réussite, un dessin animé charmant, qui en plus se paye le luxe de nous faire réfléchir.

Alors qu'on pouvait s'attendre à un irritant biopic moralisateur, on se retrouve face à une oeuvre d'une tendresse ultime, étonnement drôle, au discours doux-amer mais jamais dénonciateur. L'intelligence du propos se complète d'une beauté et d'une finesse rare de la réalisation dans de jolis tableaux expressionnistes. La biographie n'évite pas les écueils du genre (les scènes sombres franchement plombantes et en décalage avec le ton du film), mais reste un témoignage d'amour de Marjane Satrapi à sa famille, jusqu'à une idolâtrie gênante (la relation avec les parents forcément enjolivée, la grand mère rock and roll, et la petite fille trop mignonne). Mais comme elle rend détestable la Marjane grandissante (la longue déprime égocentrée), l'équilibre est rétabli.
Le film trouve ses meilleurs moments dans la description d'un pays en déroute, qui terrifie le spectateur, sentiment vite contrebalancé par les réactions adorables de la jeune Marjane. A ce titre la première demi heure est un chef d'oeuvre. Dommage que le film s'embourbe ensuite dans les états d'âmes d'une adolescente paumée. Poème envoûtant et émouvant, Persepolis est néanmoins un petit bijou.
On devrait écouter Jean Pierre Pernault plus souvent.

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