vendredi 22 mai 2009

L’échange


Clint Eastwood est un boulet. Comment faire accepter aux pouvoirs publics qu’il est physiquement impossible de travailler après 60 ans quand lui nous enquille chef d’œuvre sur chef d’œuvre, avec une précision et une ponctualité de maître horloger, alors qu’il a dépassé depuis longtemps la date de conservation ?

Alors on s’installe et on se tait, et on prend dans la tronche une histoire incroyable et pourtant vraie, mêlant en son sein un fourmillement de différents genres et une insondable noirceur. Eastwood élève son scénario passionnant par une réalisation épurée mais d’une grâce classieuse et porteuse de scènes d’un véritable et grand cinéma. Angelina Jolie est franchement épatante en femme forte mais désespérée et l’ensemble du cast est obligé de se mettre au diapason.
Si le scénario souffre d’un manichéisme évident, la faute à l’histoire originelle, Eastwood ne s’intéresse que peu aux magouilles policières et garde continuellement son regard sur cette femme, et son combat porteur d’espoir. Ses scènes de violence, glançantes, portent la marque du grand monsieur, pleines de pudeur, sans putasserie aucune. On tremble quand on pense à ce que cela aurait donné dans les mains d’un autre réalisateur.

Clint Eastwood nous prouve encore que la maturité est indispensable à un réalisateur et il emballe ici sans se forcer, mais avec un grand talent une histoire franchement délicate.

1 commentaire:

Yann a dit…

Je n'irai pas jusqu'à dire que la "maturité" (terme sur-employé et totalement galvaudé) est indispensable à un réalisateur. On a quand même eu des mecs dont les premières péloches étaient excellentes ! Sans compter les films régressifs et jouissifs !