vendredi 5 décembre 2008

RocknRolla


Pour les rebelles pubères, Snatch, c’est au moins aussi bien que Fight club, que Hooligans ou Scarface. Même que Brad Pitt quand il parle, on comprend rien t’as vu. Sauf qu’avant d’être récupéré par cette joyeuse population, qui néanmoins font un peu peur avec toutes leurs mèches et t shirts roses, Snatch (et Arnaque, crimes et botanique son aîné) était un polar jouissif d’inspiration clairement Tarantinéènne, le charme du fin fond de l’Angleterre en plus. Maintenant, impossible de le regarder sans penser à la tecktonik, impossible d’en profiter sans sentir la honte poindre. Les salauds, ils nous avaient déjà gâché le chef d’œuvre nihiliste de Fincher.

Et puis voici RocknRolla. Le salut. La possibilité de redécouvrir Guy Ritchie avec un œil neuf, vierge de l’honteux A la dérive ou du marasme nauséeux qu’était Revolver. En sortant de la salle, on se dit la même chose qu’à la vue de notre tonsure clairsemée au salon de coiffeur. On se fait vieux.
Pas que le film soit fondamentalement raté, il est même plutôt plaisant, renouant avec la verve et les situations décalées et loufoques qu’affectionnent les gangsters loosers de Ritchie. Mais il donne l’impression de ne raconter strictement rien.
Ritchie ne maîtrise absolument pas son récit, multipliant les digressions inutiles ou de goût douteux, et rajoute un twist final convenu et insipide juste pour faire croire que tout ça était étudié et réfléchi. Chronique de malfrats à la petite semaine, film à sketchs, mais rien à voir avec ses premiers scripts, où tout se recoupait pour un final anthologique. Et même s’il sauve son film par certaines cènes vraiment réussies (la poursuite contre les russes indestructible), le tout reste franchement inégal.

Dommage donc, mais on a au moins la bonne nouvelle que Ritchie semble avoir retrouvé son mojo. Sa nouvelle réussite (et on y croit) sera pour la prochaine fois. En attendant, les sales ados pleins de mèches peuvent nous le prendre celui là, on en veut pas.

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