lundi 10 novembre 2008

Prête-moi ta Main


Alain Chabat se lance dans la Comédie Romantique.
Le Saltimbanque pétomane aux bas résilles essayerait donc de se racheter une conduite ?
Où as t’on définitivement perdu l’hilarant chef des Nuls, celui qui se petit suicidait en direct, et qui ne se gênait pas pour donner un grand coup de pied au cul du cinéma français de papi en lançant le premier film ZAZ 100% Bleu de Normandie (et Gencives de Porc), celui qui réanimait de justesse la franchise Astérix, sclérosée par un premier volet terrible d’effroi ?
On peut se rassurer tout de suite, rien à voir ici avec les engluades du mercredi soir sur les premières chaînes, le film contenant même des passages susceptibles de faire tiquer les garants des bonnes valeurs du sacro-saint Prime Time.
Parce que le bougre se lance dans le Romantique, certes, mais avec sa finesse légendaire.

Il est de bon ton de vénérer le Chabat, l’Homme aux pitchs farfelus. A ce titre, Didier faisait très fort.
On reconnaît ici sa patte maligne et irrévérencieuse, dans cette histoire d’un homme qui remet le plus vieux métier du monde au goût du jour.
Génération Meetic, MacDo, sexe déresponsabilisé mais toujours protégé, il se donne le beau rôle dans le rôle de Luis, éternel célibataire qui en revient à louer à louer une dulcinée pour que sa mère et sœurs lui lâchent la grappe. C’est qu’il faut le laisser besogner en paix le Luis !
Sauf qu’il finira peut être par se laisser prendre dans la toile de sa machination au corps délicieux et à la personnalité attachante.
Certes, tout est bien beau, et finira dans le même sens, mais on se laisse avoir par cette comédie sans prétention, qui rappelle les plus belles heures de la comédie romantique, tout en y incorporant des aspects des plus chabatesques (aaah, la scène sado-maso…).
Chabat qui étonne dans un registre inhabituel, et Charlotte Gainsbourg qui réussit l’exploit de ne pas se rendre horripilante. Pire, qui aurait pu jurer avant le film en tomber raide amoureux ? Gracieuse, naturelle, jolie et constamment inattendue, elle est le paquet surprise, le fameux bouquet garni d’un film à cette image, délicieux et attachant, avec des dialogues cuisinés aux petits oignons.

Un délice, un bonbon acidulé, qui s’il n’évite pas quelques baisses de rythme et un aspect commedia dell'arte douloureux (la scène du mariage, où quand trop de burlesque tue le burlesque), cela ne pèse en rien sur le sourire même pas forcé en éteignant la télé.

Ca doit être bien d’être amoureux.

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