mardi 14 octobre 2008

Visite chez le primeur


Comme l’ensemble de la population devrait le savoir, aujourd’hui c’est mon anniversaire. Eh ben oui. Votre illustre serviteur n’est qu’un humain après tout. L’age passe et laisse ses traces, synonyme de génialitude toujours plus éclatante. Ou pas. 22 ans, ça commence à faire beaucoup d’années pour si peu de leçons de vie, d’expériences, de bastons chez le libraire à raconter. Pas grave, parce que l’ensemble du cast de NERDS. A décidé de changer tout ça en m’emmenant pour la première fois chez le primeur.

Attention !
Pour garder l’intégrité des personnes présentes à cet évènement, la véritable nature de cette charmante personne sera référencée sous le nom de primeur.


Un primeur ? Hu hu hu, voilà qui est exaltant. On a forcément vu à la télé (rien que dans Les Sopranos tiens, les racines italiennes sûrement) tout un parterre de primeurs tout en poses lascives, exposant contre une somme d’argent des fruits bien juteux. Des melons plus ou moins gros, tout dépend si l’on est adepte de l’amélioration par le plastique, des poires bien mises en valeur par leur filet brésilien ou léopard. Plus le filet est petit, plus les poires seront mises en valeur. Les connaisseurs apprécieront.

Difficile de trouver un bon primeur à Valenciennes. La plupart des marchands ayant été dégoûtés par le manque de frivolité ambiant (sûrement la crise ça tiens, saloperie de crise) et les touristes sont plus intéressés par les beffrois et les fromages que par les fruits locaux. Merci Dany Boon (sûrement la crise ça tiens, saloperie de crise). Néanmoins, après une recherche intense (et le coin le plus paumé de la ville, entre une cordonnerie – pour vous dire à quel point c’est paumé – et une discothèque – mon dieu).
On entre. Pas de porte chez un primeur, non. Un gros molosse que je soupçonne être un grand amateur de fruits, nous ouvre après un code retranscrit ici :

- Vous êtes trois ?
- Oui.
- Vous venez pour les fruits ?
- Oui.
- Entrez, et enlevez votre casquette.
(Mon dieu)

Etablissement très classieux. Lumière violette, banquettes façon porno des 70’s, moquette léopard et ambiance sexy mêlée à une honte contenue.
Mais on attends toujours la personne la plus importante de la soirée : le primeur. Enfin, étant un groupe exclusivement masculin, on a opté pour sa femme, malgré la protestation d’un de mes condisciples. Faut dire aussi que c’était la première fois qu’on allait au primeur, alors on voulait faire les choses correctement. Un petit garçon ne s’intéresse pas aux fruits et aux légumes, laissant plutôt ses parents s’occuper de ces choses là. Mais arrivé à 22 ans, notre corps le réclame : ON VEUT DES VITAMINES BORDEL !

Et voilà la vendeuse, on la remarque à peine dans ses mornes habits de tous les jours, si bien qu’on ne relève même pas la tête. On ne pouvait pas s’attendre à ce qu’elle s’y connaisse autant en fruits ! Une fois revêtu de ses habits de primeur (en l’occurrence un très court tablier en cuir), elle peut traverser tout son magasin, flottant au dessus du sol, espèce d’ange lubrique prête à se donner en spectacle (car on dit danseuse, pas primeur), et nous, on en est à ramasser notre mâchoire, tombée plus bas.
Elle s’installe à notre table, nous parle un peu, fait sa pub, nous convainc définitivement de lui acheter des melons.

C’est maintenant l’heure de descendre dans sa cave, sa réserve personnelle de fruits. Pendant dix bonnes minutes (très bonnes minutes), j’ai pu profiter de mon cadeau d’anniversaire en palpant ses melons, touchant ses poires et autre joyeusetés. C’était très drôle et aussi totalement incongru, comme lorsqu’elle plaquait mes mains contre ses poires ou qu’elle me frottait ses melons refaits sur le visage. J’ai du enlever son tablier de primeur avec les dents et elle semblait apprécier autant que moi. Faut dire, une clientèle satisfaite, c’est une clientèle qui revient.

Sauf qu’on ne reviendra pas.
Parce que les légumes et les fruits des autres ça craint.
Moi je préfère planter mes propres produits.
Et les installer avec moi, dans mon jardin.
En attendant, je me gave de burgers.
N’empêche, c’était un anniversaire assez génial, et il va continuer toute la semaine (parce que, croyez le ou non, je n’ai encore reçu AUCUN dvd ! C’est complètement inadmissible !)
Alors bon anniversaire à moi-même (un peu de moi-je ça ne peut faire que du bien) et un grand merci les gars.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Très bien tourné, cet article! Joyeux anniversaire ;)