jeudi 30 octobre 2008

Saw IV


La saga Saw revient donc agresser nos yeux et nos oreilles avec son intrigue indigente et ses twists mémorables (et celui-ci est particulièrement gratiné), sa photo dégueulasse, ses acteurs de seconde zone, et sa réalisation clipeuse illisible et nauséeuse. Chouette programme donc, et il faut dire qu'ils se sont surpassés pour un plaisir masochiste comme on en fait peu. Il est toujours amusant de constater qu'au lieu de brasser du vide, les auteurs ont toujours le souci de boucher les trous d'air par des scènes gores, c'est donc dans l'apathie générale que le film débute dans une scène de dissection absolument abjecte, ou hilarante selon les goûts, sa totale gratuité rendant le tout encore plus inconsistant.
Le reste du film continuera sur cette lancée grandiose et grandiloquente suivant le schéma une torture/un dialogue explicatif poseur et pompeux. Sauf que cette année, les auteurs nous gratifient d'un outil scénaristique qu'on pensait enterré depuis les calendes romaines : les flash-back !
Le film participe donc à l'entreprise de démolition du personnage de Jigsaw commencé au deuxième opus en le gratifiant d'un background moralisateur, conformiste, fleurant bon les valeurs du 13 heures de Jean Pierre Pernault et de la France d'en haut. Conscients de la puissance d'un tel récit, l'équipe du film s'évertue à le démontrer en long et en large, avec moult flash-back, flash-back du flash-back, et autre clins d'oeil à la saga.

Saga qu'il est impératif de connaître sur le bout des doigts car voilà la petite cerise sur le gâteau qui nous permet de résister (non sans mal) à ce vomi cinématographique : le twist final ! Totalement incompréhensible sauf si la saga est devenue pour vous un objet de thèse, elle restera dans les mémoires comme le machin le plus improbable qu'on ait vu cette année sur nos toiles, tentative désespérée pour réanimer une franchise déjà six pieds sous terre. Sauf que rien n'est fini, et un deuxième twist, "ha ha ha je suis Fantomas"-like achève le spectateur.
C'est fini n'en jetez plus, Saw se regardera dans 10 ans (voir moins à ce train là) comme on voit aujourd'hui un film de Steven Seagal ou Chuck Norris : un gentil nanar pas méchant.
Mais très très drôle.

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