mercredi 13 août 2008

The Dark Knight


Concernant Batman, tout a déjà été dit. C’était dans un chef d’œuvre ultime, pour les siècles des siècles. Et puis il a fallu que Schumacher s’y colle, avec sa finesse légendaire, Batman n’était plus qu’une icône gay à l’étroit dans son moule téton.
Avec Nolan, il retrouve ses lettres de noblesse, et le véhicule qu’était Batman Begins lui permettait de recontracter cette iconisation perdue, malgré un scénario décevant.

Passé les (re) présentations d’usage, Nolan commence enfin le gros œuvre.
L’ambition est dévorante, le scénario dantesque, est l’on est face à une œuvre quasi traumatique, d’une noirceur abyssale (surtout dans sa deuxième partie) et qui ne laisse aucun de ses personnages indemnes.
Les Nolan ne renouvellent pas la mythologie, mais la transfigurent, explosent les passages obligés avec un talent inouï (la transformation d’Harvey Dent, viscérale). Et illustrent divinement le Joker, reléguant le chevalier noir au rang de faire valoir. C’est l’attraction principale du film, un Joker malade, malsain, qui va transformer le gentil blockbuster estival en œuvre dense et crépusculaire. Il déchaîne le chaos, l’apocalypse, et avec lui les scènes de violence physiques, et psychologiques difficilement soutenables. Heath Ledger est littéralement soufflant, et bouffe à lui seul le film.

Même si on peut regretter une première partie qui expose un peu trop longuement ses pions, tout cela fait parti d’un échiquier qui explosera en milieu de métrage, pour une deuxième partie absolument parfaite, aux thématiques profondément puissantes, et rares pour un film de cette envergure. La conclusion de l’oeuvre, sombre et sans espoirs, finit de clouer le spectateur. Déjà la meilleure adaptation de super héros, portée par une liberté et un savoir faire exceptionnel, le film est de plus plastiquement sublime (et Double Face profondément répugnant), et les scènes d’actions, dynamiques sans être illisibles.

A mille lieux du premier volet, The Dark Knight est un chef d’œuvre monumental, une déclaration d’amour à son héros autant qu’a ses méchants, un vrai regard d’adulte porté sur un Batman enfin pris au sérieux, doublée d’une adaptation parfaite d’un univers. On est pris aux tripes devant ce déferlement de violence insondable, cette épopée quasi shakespearienne collant aux plus près de l’être humain, de ses failles, de ses faiblesses. Difficile de passer après ça, et les bons hommes de la Marvel se retrouvent d’un coup tout petits, et bien seuls face à l’autorité incontestable et éclatante de l’homme chauve souris.

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