dimanche 20 juillet 2008

Wall-E


L’émerveillement, essence même du cinéma des débuts, a laissé place à une culture du dollar, jusqu'à atteindre (et des plus rapidement) le royaume du dieu Mickey.
Alors oui, on enfonce de sacrés portes ouvertes, mais il est rare de voir une telle communion dans la salle, jusqu'à ne pas vouloir en sortir, d’en réclamer 2 heures de plus, de voir les yeux rougis des spectateurs et d’en garder un sourire béat tout le reste de la semaine.
Wall-E est de la trempe de ces chefs d’œuvres, qui réconcilient d’office avec des années de marketing assassin et sont capables de redonner confiance en l’espèce humaine aux plus cyniques d’entre nous.
Un cadeau. Une bénédiction.

Dès sa première partie quasi muette à la tendresse la plus pure, au romantisme éclatant, Wall-E sonde nos cœurs et nos âmes avec un talent divin, et il devient d’emblée évident que cet irrésistible petit robot existe. On a 6 ans devant ses pitreries, on a les larmes aux yeux devant cette humanité naissante, transmise par une palette d’émotions ahurissante, et possible grâce au travail de titan des génies de chez Pixar. Il est loin le temps où l’on s’extasiait devant leurs prouesses techniques. Ici, on est bien plus que devant un simple film d’animation. C’est une de ces histoires toutes simples mais qui parle à tous, et recélant en son sein un nombre incalculable de thématiques, tous plus puissantes les unes que les autres.

Car alors que le film change de direction pour nous présenter un futur froid, aseptisé, terrifiant, mais finalement très réaliste, les différents messages du film nous frappent avec une violence salvatrice. Pamphlet écologique et anti-conformiste, le film dézingue l’obsession d’une économie capitaliste et d’un mercantilisme extrême. Les plus jeunes risquent de passer outre un film qui n’offre ni sidekick gaffeur, ni méchant clairement identifié, mais les autres vont se prendre une sacrée claque.
L’oeuvre entre alors dans un crescendo d’évènements qui laisse le spectateur à bout de souffle, tremblant littéralement pour ces personnages immédiatement attachants, sombrant un peu dans le chantage des sentiments, mais on en a cure. Parce que ce qu’il s’en dégage est tellement fort, et simplement beau, qu’on est conquis depuis le charme discret qui se dégage du générique et d’une bande son vintage.

Déjà officiellement film de l’année (voir de la décennie), Wall-E effraie quant à l’avenir de Pixar. Comment revenir après un film aussi parfait, touchant au sublime ?
Bénéficiant d’une liberté et d’un ton rare dans une production Disney, Wall-E nous en apprends beaucoup sur l’avenir de l’humanité, sur la condition humaine, et cristallise dans son ventre une émotion rare. Chef d’œuvre de SF, film muet, simple histoire d’amour, Wall-E est tellement plus que le Disney annuel, tellement plus qu’un simple film. Il transcende toutes les barrières, et vous comblera, sans distinctions aucune.
Et parce qu’on en perd son latin, et qu’on est à court de superlatifs, il suffit juste de le voir, et de comprendre.
L’impression de vivre un monument.

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