jeudi 22 mai 2008

Borat


Jagshemash !
Culte avant sa sortie, Borat a fait jaser bon nombre de spectateurs.
Et les journalistes.
Et les américains.
Et Georges W. Bush.
Et Nursultan Nazarbayev, le président du Kazakhstan.
On a rarement autant parlé d’un film que personne n’avait vu.
Faut dire quand même que le gaillard y allait fort avec ses apparitions sur un chariot tiré par des demoiselles courtes vêtues.
Et les premières critiques sont apparues.
Et ils avaient raison.

Autant le dire tout net : Borat est grandiose.
Dans une année 2006 coincée entre deux Bronzés 3 et un Scary Movie (même si certains ont essayés tant bien que mal de sortir du marécage boueux avec un OSS 117 de très bon augure), Borat est une bénédiction.
Bien loin de l’image de sous Jackass qu’on aurait pu lui donner, le film est d’une drôlerie intense, une expérience ahurissante, qui donne des douleurs aux abdos et des crampes à la mâchoire.
On en ressort les traits tirés d’avoir trop ri, les zygomatiques explosées.

Parce que le film joue tout son long sur l’inattendu, et il faut aussi avouer que le personnage est en lui-même déjà irrésistible.
L’entame du film est peut être ce qu’on a vu de plus couillu cette année, transcendant en quelques minutes le genre de la comédie pour décrocher les cimes d’une perfection dans l’hilarité déjà acquise. C’est gonflé, et ça va loin, et c’est ce que l’on a eu de plus frais cette année là, malgré le malaise apparent des rabats joies de service.
Car il est clair que Borat ne s’adresse pas à tout le monde, mais le peu de jugeote nécessaire pour bien se rendre compte que tout cela n’est qu’une farce ne devrait pas entacher la réussite commerciale du film. C’est tout ce qu’on lui souhaite.

Allant toujours plus loin, toujours plus haut (toujours plus fort ?) dans la bêtise et la connerie, au point de s’en demander si tout cela n’est pas un peu trop beau pour être vrai (à la manière d’un Ardisson qui charcute ses émissions au montage pour faire dire ce qu’il a envie d’entendre), le spectateur efface bien vite ces questions de sa tête pour prendre un trip fondamental, recommandé par la Sécu, et garanti sans substances prohibées (ou alors rien qu’un peu).

Après Children of Men, il fait bon de se réchauffer au cinéma, avec un truc complètement autre, mais surtout indispensable, le genre de divertissement ultime qui fait la fierté de dire « J’y étais ».

Le premier qui le manque sera exécuté sur la place publique par Igor, l’avorteur en chef du Pays, lors du lâcher de Juif annuel.
Merci de votre compréhension.

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