vendredi 30 mai 2008

Harry Potter et l'Ordre du Phénix


Le petit binoclard sorcier (et accessoirement tête à claque) préféré de Tante Lucienne revient en même temps en bouquin (foutrement plus attendu) et au cinéma, dans une version censée plus sombre et adulte. Les premières adaptations étaient tombés dans le piège du film pour enfant, ce qu'a su éviter brillamment le troisième volet, pour retomber en plein dans la ruse pour un quatrième épisode de la franchise qui oubliait l'essentiel : sublimer un bouquin prodigieux plutôt que de se concentrer sur son chiffre d'affaire. Car s'ils sont loin d'être mauvais, les films Harry Potter ne rendent jamais grâce à leur merveilleux matériel de base.

Forcément ici, comme c'est le tome le moins réussi, on avait peur. Faut dire que le film tombe pile dans les travers de la saga. Adaptation au sécateur, qui laisse des énormes pans de l'intrigue dans les cartons (ce qui n'est pas forcément un mal, et aère le film), mais décide de s'attarder sur des détails ronflants au possible, à savoir le sombre destin d'un Harry Potter à qui l'on a rien demandé, transformant le personnage en petit connard détestable, odieux avec ses amis, irritant môssieur je sais tout bien loin de celui dépeint dans le livre.
A trop se concentrer sur Harry Potter, on en oublie une histoire, qui déjà pas glorieuse sur papier, devient anecdotique dans le film, et le final voulu dantesque et cauchemardesque arrive comme un cheveu sur la soupe.

Mais là où le film est tiré vers le haut, c'est par sa réalisation prodigieuse, une photographie magnifique qui installe une ambiance presque douloureuse, aussi sombre que dans le troisième opus, et qui trouve son apothéose dans un combat final visuellement parfait. Bien sûr, LE rebondissement de cet épisode est torché comme le reste de l'adaptation, mais la réalisation ainsi soignée emballe le tout comme un joli paquet cadeau. On ne sait pas trop ce qu'il y a à l'intérieur, mais on a déjà le sourire aux lèvres.
S'il n'est toujours pas un mauvais film, Harry Potter témoigne du caractère anecdotique de la saga, qui aurait besoin qu'on soigne un peu plus le contenu avant qu'on s'aperçoive de l'immense arnaque.

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